Humeurs de Marchés #Bourse #Trading
Ceux qui me connaissent savent que je me refuse toujours à tomber dans un catastrophisme de bon aloi sur les marchés financiers. Et puis, la place est déjà suffisamment encombrée par des diseurs cathodiques de bonne aventure financière qui prédisent apocalypse et armaggedon, dans le même souffle, dans la même phrase, et avec le regard impatient et torturé de l'amoureux éconduit.
Mais ce qui se passe sur les marchés est suffisamment lourd pour être noté.
Le spread de performance entre le CAC et le DAX a subitement explosé depuis la deuxième quinzaine de janvier, avec un CAC qui ne trouve plus de relais parmi les investisseurs internationaux. Jusque-là rien de très inquiétant, après tout seuls sont intéressés les gérants franco-français qui pleurent leur futurs bonus envolés et les courageux (mais rares) investisseurs focalisés sur le marché français.
Depuis plusieurs mois, les deux indices cousins (-germains) se suivaient logiquement comme on le voit dans le graphique ci-dessus. Mieux, le CAC surperformait le DAX (notamment en raison du poids des financières et des pétrolières). Le DAX est en bleu et le CAC en rouge.
En zoomant sur janvier, le décrochage est clair, patent et lourd de sens. Le CAC n'a pas suivi les sommets historiques des indices américains et aura laissé le rallye au seul DAX. Plus personne ne se précipite pour acheter des actions françaises.
Le graphique ci-dessous montre le Bund et le FOAT, les contrats futures des obligations allemandes et françaises.
Là, le décrochage est encore plus inquiétant. En effet, alors que le premier ne concerne guère que quelques investisseurs courageux, cette situation, si elle perdurait, voire s'approfondissait, aurait des implications lourdes, coûteuses et potentiellement ravageuses pour notre pays.
Les investisseurs internationaux ne veulent plus jouer avec les nuits agitées: Brexit, Trump et Référendum italien auront eu raison de leurs nerfs. Ils ne sont clairement plus prêts à payer pour voir. Dans le doute, face à l'incertitude d'une élection présidentielle à venir, ils se retirent. Tout simplement.
Les taux d'emprunts français se tendent et avec une dette abyssale, la situation risque de se compliquer sérieusement pour le nouveau locataire de l'Elysée.
A suivre donc et à surveiller, calmement, mais avec grande attention. On ne va pas commencer à crier au loup juste pour se joindre à la meute.
Bernard Prats-Desclaux
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marc 02/02/2017 21:57
@bpdtrading 02/02/2017 22:06
Marc 02/02/2017 15:05
@bpdtrading 02/02/2017 15:59